Capsule temporelle
Mis à jour le vendredi 4 novembre 2016
Capsule temporelle - Cérémonie d’enfouissement
Vendredi 11 mars 2016
Bonjour mesdames, bonjour messieurs. Soyez les bienvenus ! Nous vous remercions d’être venus assister à cette cérémonie au cours de laquelle nous allons enfouir une capsule temporelle.
De quoi s’agit-il exactement ?
Nous avons sélectionné des objets de notre époque et nous allons les placer dans cette touque. Nous allons ensuite fermer cette touque, la sceller et l’enterrer dans le lycée, devant le bâtiment de la vie scolaire. Et il faudra attendre dix ans avant de pouvoir la déterrer et l’ouvrir. Nous confions cette mission aux futurs élèves de ce lycée car c’est en pensant à eux que nous avons mis de côté toutes ces choses, pour leur donner une idée de nos vies en 2016.
C’est notre professeur d’anglais qui nous a donné l’idée de nous lancer dans ce projet. Il nous a montrés des vidéos dans lesquelles on voyait des gens qui retrouvaient des capsules temporelles et qui étaient très émus de découvrir et pour certains de redécouvrir leur contenu. Nous avons eu envie d’envoyer un message à travers le temps, de laisser une trace.
Mais pour réaliser une capsule temporelle il faut se poser un certain nombre de questions, surtout quand on est en Guyane. Quelle capsule choisir ? Comment préserver au mieux son contenu ? Pour quelle durée ? Quels objets sélectionner ?
Nous avons commencé par réfléchir à la date d’ouverture de la capsule. Nous avons retenu le 11 mars 2026, c’est-à-dire dans dix ans. Il y a des capsules temporelles de plusieurs dizaines d’années mais dix ans, c’est déjà long. Tellement de choses peuvent se passer en dix ans. C’est un pari sur l’avenir. Est-ce que le lycée Lumina Sophie sera toujours là dans dix ans ? A quoi ressemblera Saint Laurent du Maroni ? Combien y aura-t-il d’habitants ? Et nous ? Serons-nous présents pour la cérémonie d’ouverture de notre capsule ou serons-nous à l’autre bout de la planète ? Aurons-nous atteint nos objectifs ? Réalisé nos rêves ? Est-ce que les progrès scientifiques nous permettront de vivre mieux ? Quelles seront les nouvelles technologies ? Est-ce que tout le monde sera équipé d’un I-Phone 17 ? Et beaucoup plus important serons-nous devenus plus respectueux de notre environnement ?
Une fois la date choisie, il a fallu passer aux choses concrètes. Trouver une capsule par exemple ! Nous avons fait des recherches et nous avons finalement opté pour une touque. Une boîte en verre aurait peut-être été un choix plus judicieux car plus résistante mais la touque est un objet du quotidien dans l’ouest guyanais et plus particulièrement sur le fleuve et c’est cela qui nous a plu. Dans le même esprit nous avons suivi les conseils de notre professeur de SVT et de notre professeur de Physique-Chimie pour essayer de préserver au mieux le contenu de la capsule : mettre du riz et du couac pour qu’ils absorbent l’humidité ! D’autres solutions étaient possibles comme utiliser des sachets de gel de silice mais nous vivons en Guyane et nous voulions que notre capsule temporelle soit la plus guyanaise possible ! Nous espérons que ces précautions seront suffisantes et que l’humidité ne détériorera pas certains objets.
Les objets ! Parlons-en ! Il y aura un peu de tout dans cette touque mais rien n’a été choisi au hasard. Les objets que nous avons sélectionnés sont des objets de notre quotidien et nous espérons qu’ils permettront aux personnes qui ouvriront la capsule dans dix ans de voir à quoi ressemblait la vie en 2016. Il y a des choses classiques comme par exemple des pièces de monnaie, des photos, des journaux, des prospectus, nos chansons préférées et des lettres dans lesquelles nous parlons de nous, de ce que nous aimons, des difficultés que nous pouvons rencontrer, de nos joies et de nos peines. Est-ce que dans dix ans il y aura encore des élèves qui devront aller chercher l’eau à la crique avant de venir à l’école ? Est-ce que le bac existera toujours ? Est-ce que Justin Bieber sera toujours dans le coup ?
Pour remplir notre capsule temporelle nous avons fait appel à d’autres personnes. Nous avons ainsi profité des Olympiades de la santé organisées au lycée pour présenter notre projet à tous les élèves et leur demander d’écrire un petit message pour le futur. Nous avons aussi demandé à tous ceux qui ont participé au concours d’éloquence qui a eu lieu dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes de nous donner une copie du texte qu’ils ont défendu à l’oral.
Le temps nous manque pour présenter tous les objets que nous allons mettre dans la capsule et les raisons pour lesquelles nous les avons choisis mais nous pouvons peut-être dire un mot de ces cinq graines. On les appelle « œil de bœuf » : c’est le fruit d’une liane tropicale, qui à maturité tombe dans les rivières et les fleuves, les transportant jusqu’aux océans et les déposant sur les plages. Ces graines font parfois des milliers de kilomètres tout en conservant leur pouvoir de germination. Elles sont souvent considérées comme de véritables porte-bonheurs. Nous espérons qu’elles voyageront aussi loin dans le temps que dans l’espace et qu’elles porteront chance à ceux qui les découvriront en 2026 !
Nous tenons à remercier toutes les personnes qui ont participé à ce projet et qui nous ont aidés à préparer cette cérémonie. Nous remercions M Colin qui a dès le début soutenu notre initiative. Mme Chaumet qui nous a aidés à faire certaines démarches. M Polonie qui s’est occupé de la plaque qui sera placée au dessus de la capsule pour indiquer son emplacement. Nous remercions aussi Mme Degardin et ses élèves qui ont préparé une collation qui nous régalera dans un instant.
Nous espérons que dans dix ans le monde sera plus apaisé qu’aujourd’hui et que les personnes qui ouvriront cette capsule temporelle auront suffisamment foi dans l’avenir pour en réaliser une à leur tour.
Nous allons maintenant disposer les objets dans la touque et nous allons nous diriger vers le bâtiment de la vie scolaire.
Lien vers l’article sur la capsule temporelle du lycée :
France Guyane
Adrienne JOSOSEMITO
Bernice POJOTO
Joanne SINCI
Larissa NGWETE
Waldir DOS SANTOS